top of page

respirations poétiques, inspirations et expirations de mots comme,

coups de pinceau fendant l'air pour la fabrique des images

Parfois si loin le vent vous emporte
vous savez bien
la rafale qui vous porte
vous soulève vous lève haut très haut
et vous aplatit
c'est rapide c'est violent
vous vous relevez groggy
vous êtes sur une plage face à l'océan
vous n'êtes plus là où le vent vous emporta
Arthur es-tu-sûr
de l'avoir vu ainsi dans le trou de verdure ?
tes yeux ce jour-là se sont-il égarés dans la buée d'une pâle rosée ?
Il a la bouche ouverte il porte sous le soleil un chapeau de paille, sans doute ta vision fut trompée par l'ombre du peuplier au bord de la rivière chantante
sa nuque repose tranquille sur un coussin de cresson
il a chaud il boit une gorgée d'eau fraîche
les hauts glaïeuls remués par la brise légère ont caché son regard d'enfant rêveur
Arthur le soleil t'a ébloui, ton vin t'a grisé
car moi j'ai vu ce jour-là la jeune femme à ses côtés déposer sur sa poitrine au souffle aimé deux coquelicots rouges

Il est revenu sur ses pas, juste pour voir,
une idée, d'où il était parti
lui suivi, il n'y était plus
il y est, tu suis ?
 
tu vois droit dans le miroir
nez poil bouche
nettoie fort au lave-vitre
n'empêche, comment croire
ce n'est pas toi
tu y es ?
 
elle se mire, fière
dans l'onde trouble de la rivière
sortie de son lit, roule
l'image sous le lit
elle se tire, t'en es ?
 
tic tac tic tac, le réveil de la mémoire gonfle

le ventre dur recrache tic tac
avale tic tac
un peu mal
dedans les murs du sommeil
ronfle
la vie dort
ça y est

bottom of page